20 - 23 October 2016

FIAC 2016

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FR
Il s’agit d’une installation qui reproduit un véritable kiosque à journaux inspiré des maisons de la presse françaises. L’artiste déploie sur des étagères vintage de faux magazines dont les couvertures ont été modifiées par montage et collage d’images.
Comme dans les précédentes installations de Francesc Ruiz, l’intégralité du contenu du stand est imprimé sur un seul magazine dont les 64 pages constituant autant de couvertures. Toutes portent la même date de parution (octobre 2016) afin de capter un certain esprit du temps mais sont néanmoins « détournées » vers un autre signifiant.
Certaines images abordent la question de l’autocensure et de la liberté d’expression dans les médias, d’autres sont l’expression d’un statu quo lié à la subjectivité de l’artiste et de ses choix de manipulations visuelles.
A côté de l’installation, la traditionnelle enseigne à la plume rouge est présente sous la forme d’une sérigraphie en édition limitée ; d’une carte postale et d’un badge qui seront distribués gratuitement pendant la foire. On y note un humour grinçant, la plume se transformant en lame de cutter qui vient couper en deux le mot PRESSE annonçant son chant du cygne. Le kiosque est le lieu où le privé rejoint le public, celui où les aspects culturels d’une société sont représentés à travers ses lectures et son actualité.
Les kiosques de Francesc Ruiz reflètent donc l’air du temps d’une ville, d’un pays mais aussi d’une époque comme dans ceux réalisés à Philadelphia pendant « Philagrafika » en 2010, à Toulon, à l’Hôtel des Arts en 2015 ou encore à Venise pour le Pavillon Espagnol pendant la dernière biennale. « Paris Newstand » est plutôt un constat tranchant et brutal de la réalité de l’information et de sa dématérialisation (les kiosques tels qu’on les connaît sont en train de disparaître des villes, l’information est accessible sous d’autres formes que la presse imprimée) et traite essentiellement du processus de fabrication des magazines. Leur architecture déconstruite, les textes absurdes, les logos détournés, les références au cutter, ciseaux, maquette, substituts, masques, guillotine, mutilations, occultations, offrent à notre regard un univers bruyant et coloré montrant comment ces étalages agissent sur notre subjectivité.
Peut-on imaginer un kiosque sans contenu ? Ici, pas de référence directe à l’actualité parisienne, comme si ce présent chaotique nous menait vers une ère post-politique et post-historique.

Francesc Ruiz a été un des représentants du Pavillon espagnol lors de la dernière Biennale de Venise en 2015.
Il participe actuellement au programme OSLO PILOT, organisé par Eva González Sancho à Oslo, Norvège. Gasworks, (Londres), la Fundació Miró (Barcelona), L’IVAM, Institut Valencià d’art Modern (Valencia), le FRAC Corse (Corte), Le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia (Madrid) lui ont consacré des expositions personnelles.?Ses oeuvres se trouvent, entre autres dans les collections publiques suivantes : MACBA, Museu d’Art Contemporani, Barcelona, le MNCARS, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid, le CAAC Centro Andaluz de Arte Contemporáneo, Sevilla, le Centro Galego de Arte Contemporánea (CGAC), Santiago de Compostela, le FRAC Corse, Corte, le FRAC PACA, Marseille, le Fonds Municipal d’Art Contemporain, Paris.
Francesc Ruiz est répresenté en Espagne par la Galerie Estrany – de la Mota, Barcelona.


EN
The artist displays, on vintage shelves, false magazines with covers modified through photomontage and collage.
As with Francesc Ruiz’s previous installations, the entire content of the stand has been printed in a single magazine each of whose 64 pages makes the different front cover. All have the same publication date (October 2016) in order to embody a certain contemporary spirit; they are « diverted », however, to a different signifier.
Some images address the question of auto-censorship and freedom of expression in the media; others are the expression of a statu quo linked to the artist’s subjectivity and his choice of visual manipulations.
Next to the installation, the traditional red quill pen logo, that characterises French press kiosks appears in the form of a limited edition silk-screen print. A postcard and a badge, will be available free for all. With ironic humour, the quill is transformed into the blade of a cutter which slices through the word « PRESSE », thereby sounding its death knell. The press kiosk is the place where the private and the public spheres come together, where a society’s cultural characteristics are signified in its reading material and current affairs.
Francesc Ruiz’s kiosks reflect the spirit of a city, of a country and also of an era; for example those produced for the 2010 « Philagrafika » festival in Philadelphia, in Toulon at the Hôtel des Arts in 2015 or in Venice for the Spanish Pavilion during the last Biennale. « Paris Newsstand » is a brutal and penetrating observation of the reality of information and of its dematerialization (press kiosks as we know them are disappearing from cities, information is now available in other forms than the printed media) and essentially a comment upon the process of magazine production. The deconstructed architecture, the absurd texts, the deviated logos, the references to cutters, scissors, mock-ups, substitutes, masks, guillotines, mutilations and occultation plunge the beholder into a noisy, colourful universe that demonstrates the manner in which such displays influence our subjectivity.
Is it possible to imagine a kiosk devoid of content? There is no reference here to current Parisian events; as if our chaotic present were conducting us towards a post-political and post-historical epoque.

Francesc Ruiz was one of the artists whose work was exhibited in the Spanish Pavilion during the last Venice Biennale in 2015.
He is currently involved in the OSLO PILOT programme, organised by Eva González Sancho in Oslo, Norway. He has had solo exhibitions in the following venues: Gasworks, (London), Fundació Miró (Barcelona), IVAM, Institut Valencià d’art Modern (Valencia), FRAC Corse (Corte), Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia (Madrid).


His work is represented in the following public collections, among others: MACBA, Museu d’Art Contemporani, Barcelona, le MNCARS, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid, CAAC, Centro Andaluz de Arte Contemporáneo, Seville, Centro Galego de Arte Contemporánea (CGAC), Santiago de Compostela, FRAC Corse, Corte, FRAC PACA, Marseille, Fonds Municipal d’Art Contemporain, Paris.
Francesc Ruiz is represented in Spain by Estrany – de la Mota gallery, Barcelona.